Lexique des Tiers-Lieux

Lexique

Ce "lexique" est un issu d'un recueil d'extraits d'interviews, d'articles et d'ouvrages. Sa mission première est de faciliter la compréhension des Tiers-Lieux. Il se destine à être enrichi au fur et à mesure des adaptations du corpus Fork The World.

#Appropriation

L’appropriation est une forme de valorisation des personnes, qui implique un travail d’accompagnement, de sorte que chacun soit à même de choisir ce qui est le mieux et accède à une certaine autonomie.

Béatrice David, consultante (5 Février 2014)

ll est à mon avis important d’organiser des choses qui sont adaptables aux non technophiles. D’une part parce que la technique est de moins en moins compliquée, et qu’il y a plusieurs degrés pour l’aborder. Ensuite parce que le contenu est souvent un bon prétexte pour s’intéresser à la technique.

Raphaël Bastide, designer et libriste (27 Octobre 2014)

Dans la manière dont nous envisageons la notion de biens communs, nous avons pour intention de dépasser la dimension d’accès à l’information pour investir la question son appropriation et de son appropriabilité.

Silvère Mercier, bibliothécaire et activisite (23 Juillet 2013)

#Articulation

Nous n’avons pas les mêmes positions, mais nous les articulons. L’articulation crée des passages et des connexions, et constitue un dispositif, permettant des circulations d’informations, la répartition des tâches. Une des questions qui se joue est de savoir comment l’on change de position à l’intérieur d’un commun, suivant les besoins.

Jennifer Bonn, artiste (18 Novembre 2013)

#Biohacker

Le terme bio-hacker est parfois utilisé pour désigner un individu expérimentant principalement les propriétés de l'ADN et d'autres aspects de la génétique, dans le cadre ou en dehors du cadre académique, gouvernemental ou des laboratoires. Les bio-hackers sont comparables aux hackers informatiques dans leur approche ouverte de leur champ d'étude.

Biologie participative, Wikipedia

#Blockchain

La blockchain n’est en fait qu’une nouvelle forme de livre de compte. Pour comprendre la blockchain, il faut remonter un peu l’histoire du livre de compte. Avant on consignait dans des livres de compte et une poignée de personnes validaient, inscrivaient et avaient accès à ce livre. Puis l'informatique a permis d'avoir ces livres de compte de manière numérique : les bases de données "classique". Par conséquent, un nombre un peu plus important de personnes valident, inscrivent et ont accès à la base de données qui est stockée sur un serveur central et sont aidées par des algorithmes.

Enfin, la convergence de technologies permettant la modularité, la segmentation de l'information et son accès quasi permanent - du fait d'une connectivité permanente et accrue, l'augmentation des capacité de stockage des appareils, le développement de protocoles permettant les échanges pair-à-pair de plus en robuste, une automatisation toujours plus grande et apprenante (intelligence artificielle)... permet à ces registres, en les découpant en "blocs" liés les uns aux autres, d'être complètement distribués, accessible à tous de manière sécurisée et pseudonyme

La technologie blockchain fonctionne selon le même principe que l’installation #BlockchainVaiselle, mais en impliquant un nombre beaucoup plus important de participants. Le tube est en effet dématérialisé par le numérique et Internet, donnant ainsi l’accès à des milliers de personnes en même temps, instantanément et n’importe où dans le monde grâce au réseau. Les tâches, nommées transactions, sont mémorisées de manière transparente au sein d’un grand registre. L’ensemble des actions de vérification et de certification est automatisé grâce au numérique et aux technologies cryptographiques de la blockchain.

Ceux qui valident les blocs de la blockchain s’appellent des mineurs. Ces participants du réseau font fonctionner un logiciel sur leur ordinateur afin de vérifier l’authenticité et la validité des transactions soumises au réseau, puis résolvent un problème mathématique complexe pour prouver le travail accompli. Lors- qu’un mineur valide un bloc, il le soumet au réseau qui vérifie et accorde sur un nouvel état de consensus.

Ainsi la technologie blockchain permet aujourd’hui de supprimer le besoin de confiance en automatisant les processus. “Les champs d’exploitation sont immenses : banques, assurance, immobilier, santé, énergie, transports, vote en ligne… Des blockchains pourraient remplacer la plupart des "tiers de confiance" centralisés par des systèmes informatiques distribués.

Blockchain France

#Confiance

La confiance crée les conditions pour que chaque partie du système puisse donner le meilleur de lui-même en interaction avec le meilleur de l’autre.

Mathieu Coste, entrepreneur (21 Octobre 2014)

La confiance que les individus peuvent s’accorder est un élément essentiel dans une communauté qui s’organise en biens communs. Par confiance, j’entends la capacité des groupes humains à trouver des solutions à leurs problèmes, sans passer par des formes de violence ou d’appropriation, de concurrence ou de rivalité.

Lionel Maurel, bibliothécaire et activiste (25 Juillet 2013)

#Communauté

Si l’on considère la communauté comme un objet mouvant, alors on peut définir la richesse de ce milieu par le nombre et la qualité de liens qui s’y tissent, par l’interconnexion des individus de ce même milieu.

Irène Favero du Réseau Culture 21 ([_10 Septembre 2013](http://notesondesign.org/irene-favero/)_)_

Le commun est associé à l’idée de quelque chose de non figé, d’un non objet, et de l’idée que le faire est plus important que le qui fait. Ce détachement de la personne en faveur de la communauté permet de sortir d’une vision figée de ce qu’est la vie, que constituent nos activités. C’est un mouvement, ce n’est pas fixe. Les choses sont en train de changer. C’est ce que l’on fait qui compte, plus que nos propres personnes ou l’image que l’on peut développer autour de nos identités personnelles. Il y a un transfert d’attention sur ce qui est fait plutôt que sur les personnes qui font.

Jennifer Bon, artiste (18 Novembre 2013)

Je pense que l’un des enjeux de réussite se situe dans la capacité à faire vivre une communauté au sein de laquelle chacun puisse trouver sa place.

Vincent Calame, codeur et militant (5 Septembre 2013)

#Concierge

La configuration sociale du Tiers Lieux se révèle et s’entretient par la posture du Concierge, aussi appelé Couteau Suisse, Community Host, Référent d’accueil, Fab Manager, Coordinateur d’espace collaboratif à vocation économique sociale et environnementale, Metteur en espace ou... “Le mec / La meuf à l’accueil !”. Dans la culture propre à l’histoire du logiciel libre et du mouvement de l’open source, on l’appelle aussi “le dictateur bienveillant”. (cf. vidéo “Nom de code Linux”)

Concierge n’est pas un métier ni un travail, c’est une posture que l’on adopte pour une journée, une semaine ou tout au long de l’année. Lorsque vous travaillez chez vous ou au bureau, vous devez vous soucier des contraintes de place, de rangement et d’organisation. Dans un Tiers Lieux, le Concierge se charge de vous faciliter la vie par des petits gestes simples mais efficaces. Du nettoyage du lieu à l’accueil en passant par l’animation d’ateliers destinés à faire découvrir le Tiers Lieux, le Concierge permet d’apporter une temporalité concrète aux activités et à l’aménagement des espaces, mais aussi et surtout de fluidifier les nombreuses mises en relation entre les usagers du lieu et leur territoire.

Il est le plus souvent financé par des échanges comme l’usage des machines à titre personnel, l’accès gratuit à aux espaces de travail, le bénéfice de formations entre pairs, etc. Avec le déploiement des monnaies complémentaires, il semblerait aujourd’hui que ce type de solution soit adopté par de plus en plus de conciergeries de Tiers Lieux.

Les mots clés du concierge s’équilibrent entre confiance & bienveillance, open process & feedbacks, physique & numérique.

Yoann Duriaux, super concierge et initiateur de Movilab

Un chef de tribu dont le seul pouvoir est de rappeler les règles à défaut de pouvoir en imposer l’application ?

Pierre Clastres dans "La société contre l’État" (Minuit, 1974)

#Connaissance

Nous passons d’une ère industrielle à une ère de la connaissance. On y passe par le biais des technologies. Mais on y passe aussi par le biais d’une prise de conscience, extrêmement forte, de la nécessité d’une réappropriation des savoirs, des savoirs anciens dont nous sommes à l’heure d’aujourd’hui un peu dépossédés.

Nadine Jouanen, consultante (16 Novembre 2014)

#Dégooglisation

Au milieu des multinationales tentaculaires, quelques organisations non-lucratives continuent de lutter pour un web ouvert et respectueux des internautes. #Dégooglisons Internet est une initiative de Framasoft en faveur d’un internet libre, décentralisé, éthique et solidaire.

Degooglisons Internet (Framasoft)

#Diversité

Le processus permanent de réinvention des communs est infiniment satisfaisant parce qu’il laisse l’espace à la diversité dans l’action, à la diversité des acteurs, et surtout, il évite de tendre vers des formes idéologiques totalisantes et donc excluantes.

Valérie Peugeot, chercheuse (9 Juillet 2013)

#Doocratie

Doocratie est un terme souvent rencontré dans le monde des hackers et du logiciel. Il traduit une principe qui m’est assez sympathique qui consiste à dire que celui qui fait doit décider. Il me semble que c’est un bon point de départ quand on essaie de s’organiser collectivement et faire des choses ensemble. Je n’aime pas trop les inspecteurs des travaux finis. La doocratie me paraît être une bonne manière de lutter contre cela.

Sébastien Broca, sociologue (31 Octobre 2014)

#Écosystèmes

Interroger la notion de commun, c’est interroger de manière plus globale les écosystèmes, leur fonctionnement et la façon dont on va partager de la connaissance, de l’intelligence et préserver ce qui importe à l’humanité dans son ensemble.

Anne-Sophie Novel, docteure et journaliste (05 Septembre 2013)

#Émancipation

L'émancipation n'est pas une affaire de classe sociale mais de conception politique.

Sophie Wahnich, docteure en Histoire (28 Janvier 2017)

Le fantasme d'émancipation par la technologie, qui vient de la contre-culture, est toujours vivace dans de nombreux endroits comme les hackerspaces, le mouvement des makers… En fait c’est presque l’idéologie dominante aujourd’hui. (…)

La Californie a réussi à convaincre le monde entier qu’il fallait fabriquer un produit pour devenir une personne accomplie.

Fred Turner, professeur à l'Université de Stanford

#Enclosure

Comme l’a montré la philosophe et historienne féministe Silvia Federici, le processus d’enclosure, i.e. d’appropriation privée des conditions de vie, ne concernait pas que les terres. Il s’est également emparé des savoirs, qui font partie des moyens de vie et de production. Ce n’est pas un hasard si les enclosures ont coïncidé avec la chasse aux sorcières car les sorcières étaient justement les dépositaires de savoirs médicinaux, et notamment de techniques abortives que les classes dominantes honnissaient à la fin du Moyen Âge, en raison du manque de main d’œuvre et de son prix excessif.

Aurélien Berlan dans "Pouvoir et dépendance" (2016)

#Famille

Comment définit-on un foyer, une filiation ? Pour notre génération, la famille n’est plus celle du sang mais les gens avec qui l’on développe des liens d’affection, et qui vont devenir notre famille au fil des années. Comment cette famille s’étend-elle et est-elle entretenue dans le temps ? C’est une question qui touche aux communs.

Émeline Brulé, designer (10 Décembre 2013)

#Fork

Fork (logiciel) : un fork est un nouveau logiciel créé à partir ducode source d'un logiciel existant. Cela suppose que les droits accordés par les auteurs le permettent : ils doivent autoriser l'utilisation, la modification et la redistribution du code source. C'est pour cette raison que les forks se produisent facilement dans le domaine deslogiciels libres.

Fork, [Wikipedia](https://fr.wikipedia.org/wiki/Fork%28développementlogiciel%29)

Fork (matériel) :un fork est un objet ayant une racine commune avec un second. Ces deux objets, jumeaux au départ, suivent chacun, après séparation, leur évolution propre. Le mot peut être employé également comme synonyme d'« objet dérivé ».

Fork, Wikipedia

#Gouvernance

Le terme de gouvernance réinterroge la place des représentants politiques. Qu’est-ce qu’un élu, par exemple ? Si nous développons ces modalités d’agir, en nous saisissant directement, sans intermédiaire, de ce qui nous intéresse, alors il me semble qu’un grand travail de ré-interrogation de la place de chacun est à mener. C’est cela que je pose avec le mot gouvernance. Une nouvelle façon de se sentir représenté, ou de ne pas se sentir représenté et d’agir directement.

Irène Favero, Réseau Culture 21 (10 Septembre 2013)

Ce terme renvoie à la « novlangue » du « new public management*» [qui recommandait d'introduire au sein des structures et procédures bureaucratiques du public des principes inspirés du privé] qui a accompagné la restructuration, engagée depuis la période néolibérale des années 1980 et 1990, des façons de gouverner, dans les démocraties occidentales, tant les entreprises que les institutions.

Amy Dahan dans "La gouvernance du climat : Entre climatisation du monde et schisme de réalité"_

La gouvernance c’est la décentralisation de la prise de décision où se déroule l’action, elle ne peut s’appliquer que sur la base d’un patrimoine informationnel et matériel commun.

Yoann Duriaux, super concierge et initiateur de Movilab

Je trouve que l’approche de la gouvernance de nos savoirs informationnels par les communs est une solution intéressante. En effet, le problème qu’ont connus des tas de dispositifs provient du régime de propriété auquel appartient la connaissance, c’est-à-dire soit le privé soit l’État. Ce régime de propriété met en danger nos dispositifs de partage de la connaissance qui, du jour au lendemain, peuvent disparaître. Alors que si des collectifs d’utilisateurs, locaux ou thématiques, s’emparaient de ces communs, la continuité de leur gouvernance serait assurée.

Sylvie Dalbin, documentaliste scientifique (29 Octobre 2013)

Il existe pour les biens communs numériques de nombreux modèles de gouvernance différents. Il y a plein de régimes différents, plein de façon de s’occuper du libre, et c’est la vertu du libre lui-même.

Bastien Guerry, développeur et enseignant (29 Juillet 2013)

Il y a une définition que j’aime bien actuellement, c’est l’idée que les biens communs sont un laboratoire de gouvernance.

Frédéric Sultan, initiateur de Remix the Commons ([_17 Juillet 2013](http://notesondesign.org/frederic-sultan/)_)_

#Hack

Le hack est une manipulation d'un système. En sécurité informatique, un hacker (ou hackeur) est un spécialiste qui recherche les moyens de contourner les protections logicielles et matérielles.

Hack, [Wikipedia](https://fr.wikipedia.org/wiki/Hack) & Hacker, [Wikipedia](https://fr.wikipedia.org/wiki/Hacker%28sécuritéinformatique%29)

#Hospitalité

Ce sont les municipalités qui, aujourd’hui, peuvent le mieux relancer l’idée d’hospitalité.

Michel Agier, ethnologue et anthropologue

#Institutions

Il y a un travail à mener sur les rapports aux pouvoirs publics car il y a en effet un certain nombre de biens communs pour lesquels on sait que, les communautés auto-organisées ne peuvent suffire seules à les défendre.

Valérie Peugeot, chercheuse (9 Juillet 2013)

#Jardin

Le troisième millénaire doit nous voir tous jardiner. Je pense que d’ici cinquante ans, on ne pourra vivre, voire survivre, que si l’on a, à minima, deux métiers. L’un qui sera ce qu’il est, et l’autre, qui sera de cultiver son jardin.

Nadine Jouanen, consultante (16 Novembre 2014)

#Libre

Je peux définir le logiciel libre en trois mots : Liberté, Égalité, Fraternité. Liberté, parce que les utilisateurs sont libres. Égalité, parce qu’ils disposent tous des mêmes libertés. Fraternité, parce que nous encourageons chacun à coopérer dans la communauté.

Richard Stallman dans sa conférence pour Paris capital du libre (2007)

Un des enjeux de la communauté du libre est de monter que ce n’est pas une solution au rabais. Dans le cas du logiciel libre, on en a fait la preuve en ce qui concerne tout ce qui est serveur. 50 % des serveurs du monde tourne avec Apache, qui est du logiciel libre. Tout ce qui concerne les réseaux également. Mais en ce qui concerne les logiciels et applications grand public, on doit faire face à des idées reçues. La gratuité est presque suspecte. Le libre est un moyen de concevoir des outils de niveau professionnel voire supérieur à ce qu’une structure classique pourrait obtenir. Le libre est un mode d’agir efficace.

Vincent Calame, codeur et militant (5 Septembre 2013)

#Manifeste

Je pense qu’il est important d’avoir des textes auxquels se référer pour construire une culture commune et un cadre où chacun puisse s’exprimer à partir du même référentiel. Par exemple, les libertés du logiciel libre décrites dans les conférences deRichard Stallman constituent pour moi un corpus de références qui permet de fixer des idées. Cependant, je pense que le temps des manifestes est fini (…). Il est important d’en avoir fait et le corpus doctrinal existe dorénavant mais à trop en faire on risque de tomber dans de la politique à l’ancienne, dans des déclarations d’intentions qui ne sont pas suivies de faits (…) L’engagement écrit ne suffit pas. Il est important d’agir, au-delà des manifestes.

Adrienne Alix, militante (20 Août 2013)

#Outils

Je plaide pour le décentrement. Je plaide pour que les designers mobilisent moins d’éditeurs monopolistiques, et s’interrogent sur la façon de faire les programmes qu’ils utilisent. Pour qu’ils développent leurs propres outils, qu’ils créent, qu’ils détournent ou qu’ils co-créent. Cela se joue même à petite échelle, à deux ou trois lignes de code que l’on met dans un logiciel existant. Qu’ils designent des plugins, des hacks qui pourront être partagés, et petit à petit, qu’ils ouvrent les possibles, qu’ils fassent advenir l’imprévu, et que l’on en sorte enfin ! Il n’y a pas de raison que les comptables aient plus de logiciels que les designers !

Anthony Masure, designer (7 Juin 2015)

#Politique

La technologie change le monde bien plus vite que la politique.

Susanne Tarkowski Tempelhof, fondatrice de Bitnation

La nouvelle figure politique sera-t-elle le programmeur ?

Lawrence Lessig dans Code is Law (Harvard Magazine, 2000)

#Pouvoir

Il faut considérer les lieux du pouvoir politique, aujourd’hui, comme plus nombreux et plus diversifiés que nous les voyons à travers nos vieilles œillères étatistes.

Ada Colau, Maire de Barcelone (depuis 2015)

#Pratiques

Il importe que nous décentrions nos usages pour développer des pratiques - et là, je recoupe avec l’opposition que faisait Bernard Stiegler entre usage - mode d’emploi, utilisation d'un objet de façon déterminée ou incitative - et pratique - façon de se conduire avec des objets ou avec une technique de façon ouverte et non prévue à priori. Je fais un lien assez direct entre cette idée d’absence de centre et de pratique, étant donné que l’on peut supposer que les pratiques qui se recentrent deviennent, une fois qu’elles sont majoritaires et injonctives, peut-être un usage. Pour beaucoup de personne, le design et l’usage sont des choses qui vont immédiatement de pair. Encore une fois, cela n’est pas si sûre. Peut-être faut-il chercher ailleurs ?

Anthony Masure, designer (7 Juin 2015)

#Production

Le thème welfariste du plein emploi n’est aujourd'hui plus central, puisque – que l’on ait du travail ou pas – dans la société qui est la nôtre, dans les réseaux de coopération qui enferment aujourd’hui les forces productives dans les rapports de production, chacun est dans tous les cas engagé dans le processus productif. C’est la mise en lumière de cette évidence qui a fait scandale.

Toni Negri dans EuroNomade (7 Février 2017)

#Proximité

La démocratie commence par le proche.

Extrait de "Squatter le pouvoir. Les Mairies rebelles d’Espagne" de Ludovic Lamant (2016)

#Qualité

Je me suis rendu compte que le libre questionnait systématiquement cette question de qualité. Il n’y a pour moi pas qu’une seule qualité.Je me rends surtout compte de cela dans un contexte typographique. C’est à dire qu’en utilisant, produisant et analysant ce qu’est la typographie libre, je me suis rendu compte que, de la même manière qu’il n’y avait pas qu’un seul profil de designer, il n’y avait pas qu’une seule notion de qualité. La notion même de licence permet d’après moi de contribuer à la qualité d’une fonte quelque soit sa qualité graphique. Je suis intéressé par la redéfinition de la qualité, ou à l’ajout d’une ou plusieurs strates à la notion de qualité.

Raphaël Bastide, designer (27 octobre 2014)

#Refuge

Nous attendons des villes refuges ce que nous renonçons à demander à l’Etat.

Jacques Derrida, philosophe, dans le dossier "Derrida Politique" du n°47 de Lignes

#Versioning

La gestion de versions consiste à maintenir l'ensemble des versions d'un ou plusieurs fichiers (généralement en texte). Essentiellement utilisée dans le domaine de la création de logiciels, elle concerne surtout la gestion des codes source.

Gestion de versions, Wikipedia

#Web 2.0

Finalement, le Web 2.0, tel que Tim O'Reilly l’aura défendu - disons le directement, pour se faire de l’argent - aura consisté à constituer des centres du web, qui n’ont jamais été plus puissants qu’aujourd’hui avec les GAFA - Google, Amazon, Facebook et Apple.

Ces centres du web relèguent l’information à la périphérie. D’ailleurs, le terme de périphérie apparaissait déjà dans le texte de Tim O'Reilly en 2004. En périphérie, c’est ce qui n’a pas encore réussi à se constituer en centre, et qui est dépendant des grands centres du web.

C’est donc assez paradoxal. Si l’on avait à la base un modèle et un système de pensée et d’information qui était décentré, ouvert - même si je schématise un peu l’utopie - aujourd’hui, un certain de nombre de personnes s’inquiète d'un possible recentrement du web autour de ces grands pôles.

Anthony Masure, designer (7 Juin 2015)

Last updated